mardi 27 juin 2023

La banque des Brics prête à ouvrir ses portes à l’Algérie

 

La banque des Brics prête à ouvrir ses portes à l’Algérie


La nouvelle banque des Brics, la New Development Brics Bank (NDB), voit d’un très bon œil l’intention de l’Algérie de souscrire à son capital, pour en devenir membre à part entière.


C’est du moins ce que confirme la présidente de cette institution financière multilatérale, qui s’érige de plus en plus comme un contrepoids au système financier international actuel, celui de Bretton Woods, du FMI, de la banque mondiale et de ses différentes filiales en l’occurrence.

Portée à la tête de la NDB en mars dernier, Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil, proche de l’emblématique Lula, président en exercice du Brésil, accueille en effet « favorablement » la demande d’adhésion de l’Algérie à cette institution financière internationale au colossal capital social de 100 milliards de dollars.

Lors d’une rencontre qu’elle a eue avec le ministre des finances Laâziz Faïd, en marge du sommet pour un nouveau pacte financier mondial, tenu à Paris les 22 et 23 juin courant, Rousseff a assuré que la présidence et les membres du conseil des gouverneurs de la NDB,
« accueillent favorablement » la demande d’adhésion de l’Algérie à leur institution, selon un communiqué officiel rendu public hier par le ministère des finances.

Le même communiqué précise que « les modalités pratiques » liées au processus de cette adhésion ont été au cœur de cette rencontre, qui a également donné lieu à des échanges
entre le premier argentier du pays et la « principale banquière » des Brics autour de
« la nouvelle architecture financière mondiale et le rôle attendu des institutions
financières multilatérales pour le financement du développement dans son sens le
plus large, à la lumière des défis multidimensionnels auxquels sont confrontés
notamment les pays en développement ».

«Nouveau centre de gravité»

En empruntant le chemin prometteur des Brics et de leur nouvelle grande banque
de développement, qui se pose en alternative quelque peu discrète mais néanmoins
très sérieuse au système de Bretton Woods et à l’hégémonie coûteuse et contestée du
roi dollar, l’Algérie œuvre tout simplement à se rapprocher du « nouveau centre de gravité » autour duquel commencent déjà à graviter une partie de plus en plus importante de
la planète.

Un nouvel enjeu économique et financier, mais aussi diplomatique et géopolitique que le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a si bien explicité dans une récente interview à l’agence italienne Nova, en soulignant que dans « la vision stratégique du président de la République, un nouveau centre de gravité s’est formé en Asie centrale, et afin de préserver et de défendre les intérêts de notre pays, le président a donc significativement orienté la
diplomatie algérienne vers cette région du monde ».

Aussi l’Algérie, avait-il signifié dans le même contexte, « attend avec impatience le prochain sommet des Brics qui se tiendra en Afrique du Sud en août prochain » pour confirmer sa qualification au cercle restreint des Brics, tout en ayant d’ores et déjà fait part de son intention de « contribuer au capital de la New Development Brics Bank », a-t-il ajouté.

Porteuse d’un nouveau dessein pour un nouvel ordre économique et financier mondial plus multilatéral et moins concentré sur le dollar américain et les conditionnalités souvent très contraignantes du FMI et de la banque mondiale, la NDB, faut-il le souligner, attire de plus en plus de monde parmi les pays émergents ou en développement qui souhaitent entrer
dans son capital et bénéficier par-là même de son gros portefeuille de fonds destiné à
financer des projets de développement durables et équitables.

Basée au cœur de la mégapole économique chinoise Shanghai, cette grande banque, dont le capital initial a été souscrit à l’origine à parts plus ou moins importantes par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), a accueilli récemment quatre nouveaux membres, en l’occurrence l’Uruguay, l’Égypte, le Bangladesh et les Émirats arabes unis.

Tel que mis en avant par sa présidente en exercice, lors de sa prise de fonctions en mars
dernier, le défi essentiel pour ce nouveau pôle financier mondial est d’abord « de fournir un financement à une échelle suffisamment importante pour faire face aux besoins économiques, sociaux et environnementaux de divers pays ».

Un challenge « très important qui nécessite beaucoup de financements et l’aide de différents pays », avait-elle précisé.


Source:lalgerieaujourdhui.dz

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire